La petite cycliste du Fleuve Rouge

Cette histoire commence, à la fin de l’été 1952, au moment où la guerre fait rage en Indochine. Le nom de cette lointaine colonie française du sud-est de l’Asie, qui était distante de plus de 12 000 kilomètres de la métropole, avait été donné de longue date aux différentes colonies ou protectorats que la France avait commencé à conquérir, notamment sous Napoléon III, avec tout d’abord la Cochinchine en 1862, le Cambodge en 1863, l’Annam et le Tonkin en 1884. Puis ces colonies furent regroupées dans une « Union indochinoise » en 1887.
C’est bien avant la Révolution Française que la France s’était intéressée à ces territoires, ayant déjà établi des comptoirs commerciaux en Inde. La recherche d’ une route terrestre permettant d’atteindre le sud de la Chine, pour y faire du commerce, avait conduit à établir de nouveaux comptoirs relevant également de l’empire colonial français. Le riz, le charbon, le minerai d’acier, et le caoutchouc constituaient les principales richesses de l’Indochine que ses voisins auraient voulu s’approprier. L’empereur du Japon y fit stationner ses troupes en Indochine en 1940 jusqu’à la capitulation de 1945.