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Récit
Toute une suite de portraits défile, nourris de souvenirs d’enfance, de l’ombre bienveillante, un rien malicieuse, de mes ancêtres, ou encore de lieux de mémoire adossés à la force de l’imaginaire.
Sont-ils vrais ? Sont-ils inventés ?
Ainsi des instantanés peuvent-ils surgir de voix chères qui se sont tues, du frémissement de l’air et du vent gorgés de spiritualité, de rencontres improbables qui peuvent modifier le cours d’une vie, de l’esprit des grands fauves qui peuplent les déserts, de l’austère beauté de mon pays natal qui a façonné mon identité, mais aussi de la haine des Juifs jamais assouvie.
Les morts côtoient les vivants et leur donnent un « supplément d’âme ».
J’aime les êtres et les lieux qui se livrent peu à peu, pas à pas, ceux que l’on découvre par la seule force du regard qui, balayant la surface des choses, fouille les profondeurs, héberge des instants heureux, tristes ou mélancoliques, mais aussi des pans de vie adossés à la mort.
Évanescence de l’instant : loin d’être un ressassement nostalgique, le passé donne sa force neuve à l’instant présent qui ne cesse de fructifier en moi.
La transition, le passage, l’entre-deux, c’est cet espace ténu, fragile, à cheval sur ce qui a eu lieu et le non encore advenu. C’est à la lisière que tout se joue, dans les intervalles plus que les bornes, dans les « fragments intercalés qui ne sont jamais que l’interstice de leurs voisines » qu’est l’intermezzo cette forme musicale qui est par excellence l’art de l’intermittence.
Fiche technique