

Essai
Lorsque Albert Camus reçut le Prix Nobel de Littérature en 1957, il remercia l'Académie suédoise d'avoir distingué « un Français d'Algérie » et précisa l'orientation de son oeuvre : « Je n'ai jamais rien écrit qui ne se rattache, de près ou de loin, à la terre où je suis né.
C’est le 17 octobre 1957 qu’Albert Camus obtint le prix Nobel de littérature, à l’âge de 44 ans ; il était le plus jeune lauréat après Rudyard Kipling en 1907. L’Académie suédoise salua à cette occasion « l’ensemble d’une œuvre qui met en lumière les problèmes se posant de nos jours à la conscience des hommes ». Cette consécration fut une épreuve douloureuse pour Camus au point que, en plein doute sur sa création littéraire, il dit être saisi d’« une sorte de panique » et faillit refuser le prix. Sartre, avec l’élégance qui l’habitait, eut ce mot cruel : « C’est bien fait ! », et les intellectuels parisiens firent la fine bouche – « ce qu’ils n’aimaient pas en lui, c’était l’Algérien » écrira Camus1 – alors que toute l’Europe, surtout celle des dissidents de l’Est, célébrait l’auteur de L’Homme révolté.
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