Philosophie
La désinstruction nationale
René ChicheProfesseur, j’hérite en terminale d’élèves qui ne maîtrisent toujours pas l’accord du participe passé, peinent à déchiffrer une phrase complexe et manient leur propre langue comme s’il s’agissait d’une langue étrangère, usant du « donc » et du « parce que » à la façon d’un joueur cherchant à deviner les numéros gagnant à la loterie.
Nul n’ignore que les plus graves dysfonctionnements affectent l’éducation nationale. Les enfants que les Français confient à l’école n’en sortent pas avec l’instruction qui leur est due. Les employeurs constatent les multiples carences de jeunes gens qu’on a leurrés sur leur niveau réel en leur distribuant avec «bienveillance » des diplômes qui ne valent plus rien. Les professeurs de l’enseignement supérieur s’arrachent à leur tour les cheveux lorsqu’ils découvrent l’étendue des lacunes de leurs étudiants. Sur tout cela règne une omerta qui permet au fléau de se répandre. L’institution scolaire déploie un zèle inouï afin d’entretenir le mensonge sur le mal qu’elle cause à la jeunesse, pour ne rien dire des gouvernements successifs qui tous manquent à leur devoir républicain en laissant la situation s’aggraver.
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