Essais
La mort aujourd’hui - Essai sur le déni social de la mort et la fin de vie
Eric ChevetCette omniprésence mortifère, cette exhibition d’une mort devenue image , ne ferait donc que traduire, par contraste, l’occultation de la mort en tant que réalité naturelle.
Notre attitude devant la mort, ainsi que les conditions dans lesquelles nous mourons, changent avec le temps. Si la mort était autrefois plus familière, et peut-être mieux « acceptée », elle est désormais une échéance que nous espérons repousser grâce aux progrès de la médecine. Les moyens dont nous disposons pour combattre la souffrance rendent également moins éprouvante l’expérience de la fin de vie, mais nous mourons de moins en moins à domicile, entourés de nos proches. Cette médicalisation du mourir, sa professionnalisation et sa technicisation, ont aussi un prix : en mourant dans des établissements de santé, nous avons évacué la mort de notre vie quotidienne.