Roman français
Années « Roses pour l’hiver »
Jean-Pierre MillecamLes Années Camus s’achèvent sur le cruel accident du 4 janvier 1960. Le choc atteint Jean-Pierre Millecam d’autant que l’auteur de L’Étranger n’a cessé de le défendre et de le révéler auprès de Gallimard. Depuis 1958, l’héritier présomptif a trouvé une épouse dont le dévouement lui a fait oublier l’attentat dont il a été victime le 12 mai 1956. Mais, à l’occasion, la mort a choisi: l’assassin, stipendié par les gendarmes d’un village proche de Tlemcen (Algérie), est mort, crucifié sur un figuier, la langue arrachée.
Me voici bientôt face aux infortunes de Sylvia. Laissons parler un ego dont les verdicts s’apparentent à ceux de l’antique Sibylle. Quand, pour achever cet interminable récitatif, je me penche sur ces épaves condamnées à flotter parmi le râle des abîmes, je sais que je suis réduit à ne souligner, de ma détresse, que de simples contours, à ramener ma nébuleuse à une trame transparente, ignorant l’épaisseur du vécu, lui-même roulé du sommet au creux de la vague.