

Philosophie
On pourra toujours gravir des montagnes. On n’y deviendra pas autonome si l’on ne prend jamais la tête de la cordée. Il en va de même en philosophie. Il faut lire Platon. Il faut méditer Spinoza et d’autres encore. Mais s’il faut d’abord marcher dans leurs pas, il faudra toujours sortir des sentiers battus de telle ou telle doctrine pour frayer soi-même un chemin qui, s’il ne nous mène pas au sommet de la montagne, nous hissera au meilleur de nous-mêmes. Et il faudra ainsi éviter deux écueils. Le premier est celui du dogmatisme.
Dans un texte publié de son vivant, La Logique2, le philosophe Emmanuel Kant explique qu’à proprement parler il est impossible d’apprendre la philosophie3. En effet, si la raison, en tant que faculté de l’esprit, est bien cette «tendance à l’inconditionné», c’est-à-dire la faculté, dans l’observation d’un phénomène donné, de se poser la question de savoir à quelle condition ce phénomène est possible, elle constitue par ailleurs une faculté dont le pouvoir est limité. Sur ce point, l’analyse approfondie développée par le philosophe de Königsberg est très claire.