Philosophie
Les miroirs de l’être - Efflorescence : trois essais sur le vide
Anne-Laure GuichardToutes les philosophies et toutes les traditions ont décrit ce phénomène: l’intensité du maintenant vivant, comme une ontologie du presque rien, du jaillissement de l’être depuis le vide, d’une ontologie comme traces, traces dans le vivant de ce qui se joue dans l’être à milieu du vide, traces de l’être, efflorescence du vide, et peu de mots pour le dire.
Rien est en même temps chose et nulle chose: chose par définition, formée à partir de l’accusatif rem de la res latine, complément d’objet posant l’être chose de ce qui est; et aussi non-chose, par altération linguistique, qui a fait glisser le «ne» du «ne rien» dans le rien de la chose ; le rien est alors un non être accusatif, différent du néant (ne ens) par ce qu’il porte sur une chose, un corps ou un être, qu’il n’est donc pas absolu mais seulement local, ou du moins localisé dans son non-être.