Littérature
J’ai mis la main à la charrue
Gregory MionQue notre époque ait oublié la grâce et le divin ne signifie pas qu’ils sont portés disparus. Inspiré par « le soleil de justice » de Malachie et par l’infatigable recherche du Royaume de celui qui « met la main à la charrue » (Évangile de Luc), ce livre réunit cinquante études qui ont pour mission de retrouver le sacré parmi la littérature et la philosophie. La critique des temps présents y est impitoyable. Beaucoup d’auteurs abordés, en effet, n’ont pas manqué de nous avertir d’un certain nombre de dérives qui préparaient la catastrophe actuelle (l’empire de l’argent, la religion accrue du Capital, l’expropriation de Dieu, l’esclavage contemporain, la technologie azimutée, l’inquiétante résurrection des idéologies politiques et par-dessus tout la profanation systématique de la vie).
Dans la constellation des écrivains d’Afrique du Sud, une étoile paraît briller moins que les autres, moins que celle d’Alan Paton, l’auteur du légendaire Pleure, ô pays bien-aimé, et beaucoup moins que celles de Nadine Gordimer et J.M. Coetzee, dont les Prix Nobel ont logiquement accaparé une majorité de lecteurs ces trois dernières décennies. Pourtant l’œuvre d’André Brink ne démérite pas au milieu de ces maîtres incontestables qui ont tous affronté la tragédie presque pérenne de leur pays.