Littérature générale
Au village des Hobbits
Nicolas DittmarLe monde est devenu ce petit village où chacun communique avec chacun, où l’on ne peut pas ne pas communiquer, et où l’individu ne devient effectivement un sujet que relativement à d’autres individus ; en ce sens, l’empirisme a eu raison de dire que tout ce qui existe, tout être est ou bien percevant ou bien perçu, l’action dérivant dans la théorie pragmatiste de ces données immédiates de la conscience.
« Deus sive Natura », « Dieu ou la Nature », rien ne saurait mieux caractériser le type de croyance qui anime la communauté des Hobbits, sous l’espèce d’un panthéisme animiste qui pose l’existence d’une « âme du monde », par quoi toute chose est animée, du minéral au végétal, à l’image des arbres Ents, en passant par l’humain et l’animal, et le surnaturel que figurent les Elfes, mi-hommes, mi-Dieux. Mais cette croyance présuppose à son tour l’existence positive d’un principe – archè – qui est présent dès l’origine de notre philosophie occidentale, sous l’espèce de l’apeiron des Physiologues ioniens, et en particulier d’Anaximandre ; Simondon s’y réfère, en « doxographe » contemporain, pour signifier l’existence « de toutes les espèces d’être antérieures à l’individuation » par où il faut comprendre le concept de Nature. Et rien n’illustre mieux le destin de l’Anneau que la sentence d’Anaximandre selon laquelle « ce d’où il y a génération des entités, en cela aussi se produit leur destruction, selon la nécessité » : l’Anneau a été forgé par Sauron dans le feu des montagnes du Destin, et il ne peut être détruit que dans ce même lieu.
Fiche technique
- Auteur
- Nicolas Dittmar
- Collection
- Chemins de Pensée
- Date de parution
- 30 Avril 2022
- Nombre de pages
- 164 pages
- Format
- 142 x 205 mm