

Philosophie
La présente enquête invite le lecteur à un voyage palpitant au cœur de l’expérience de la veille. Il y découvrira que ce qu’on appelle d’ordinaire attention, veille et vigilance ont été ensevelies sous les mécanismes de la surveillance qui ont dépossédé l’être humain de sa Raison et de sa Vox Cordis. Comment nous délivrer de l’arraisonnement de la nature (Das Gestell) qui correspond au monde nihiliste ? Gabriel Marcel et Pierre Boutang nous proposent une réponse. Leur voie de veille revêtira le lecteur de la fustanelle mystérieuse et secrète du viator. Une fois embarqués pour un tel voyage, nous nous délivrerons de l’insomnie, du sentiment de captivité et du cauchemar spectaculaire.
Pourquoi une philosophie de la veille? Il semble que ce concept ait été oublié. En effet, en lieu et place de ce concept, on parle désormais de vigilance. La vigilance est même omniprésente dans notre vie quotidienne : pharmacovigilance, plan Vigipirate, vigilance météo, vigilance citoyenne, entre autres. On nous explique combien il serait judicieux de surveiller sa ligne, de se maintenir en bonne santé. (On nous exhorte désormais à la plus grande vigilance, on nous demande de signaler les contenus indésirables sur les réseaux sociaux, de faire preuve de prudence face à un colis suspect, de déclarer les effets indésirables des médicaments.) Or, ces occurrences de la vigilance ont davantage affaire à la surveillance. Vigilance et surveillance seraient apparentées. En serait-il autrement de la veille ? Regardons ce que le terme de « veille » recouvre: la veille se réfère désormais à la veille informatique ou à la veille concurrentielle.
Fiche technique