Roman
365
Denis AzoulayJe me suis longtemps interdit d’aimer mon père.
Et puis il y a eu son SIDA et puis il y a eu mon cancer.
L’humour cynique et décapant ponctuent cet hymne à la vie et au rire. Une émotion sans précèdent accompagne dans une course effrénée contre le temps ce récit initiatique d’un homme à la recherche de son père.
Tissant des liens permanents entre la petite et la grande histoire, l’auteur nous emmène à la rencontre de rites juifs inconnus retrouver le sens du mot Vivre.
– 365, 364, 363.
Mon père compte. Il compte les jours qui lui restent avant son départ. Tous les repas à midi, silencieux comme un mort, il compte tout fort.
– 362, 361, 360.
Pourquoi ne part-il pas tout de suite?
Qu’est-ce qui le retient?
Mon père fait les comptes. Il a toujours aimé les chiffres. Avec les chiffres, il y a moins de surprises qu’avec les lettres. Les lettres, cela fait des mots, et les mots, des phrases, et les phrases, suivant qu’elles soient dites ou entendues, elles ne signifient pas la même chose. Tandis qu’avec les chiffres, on ne peut pas se tromper. Quand mon père dit 356, on sait tous que dans 356 jours, il partira. Au moins, c’est clair, pas besoin d’explication.