Roman
La tante turban. De Saint-Pétersbourg à Sarasota
Nicolas Jolly & TERIOIl en va de l’amitié comme de l’amour, les origines en sont mystérieuses. Montaigne a mis fin à toutes les interrogations:«Parce que c’était lui, parce que c’était moi»…
Rien ne devait favoriser une rencontre entre Jolly et Terio, si ce n’est un vice commun, le bridge. L’un se prétend inculte, alors qu’il n’en est rien et traite l’autre d’intello, alors qu’il se défend de l’être. Ils se sont rencontrés par hasard, «comme tout le monde».
Ce ne fut pas simple… Une collaboration fructueuse à la Boileau-Narcejac, à laquelle ni l’un, ni l’autre n’était préparé.
Un homme de télévision a eu une définition de l’amitié qui, bien que n’ayant rien d’universel, s’applique bien à ces deux-là:c’est «un sentiment muet, même s’il unit deux bavards».
Il est évident que le lecteur y trouvera son compte
Mon séjour, d’environ un an, à Nice et dans le Sud, enrichissant, exaltant, avec sa fin tragique, ne fut qu’une parenthèse. Il en va de même de mon action dans la résistance. Enrichissante, non pas pour mon intellect et mon sens esthétique, mais par les quelques contacts humains, qu’elle a engendrés. Exaltante, non par une participation à l’art vivant, mais par ma très modeste contribution à une libération d’un pays et d’un peuple que je considère, depuis longtemps, comme les miens.
Mais là aussi, ce ne fut qu’une parenthèse, de durée presque identique. A l’annonce de la libération de Paris, presque simultanée avec celle de l’ensemble du territoire, je quitte Nice, bien qu’il soit vraisemblable que j’eus pu mener, dans cette région, une activité dans le monde artistique.
En particulier, je regrette de ne pas avoir eu plus de contacts, de ne pas avoir tissé de liens avec le marchand Maeght, installé à Cannes, près de la Croisette.