Roman
J’irai flâner sous vos tombes
Jean-Michel BellotDepuis mon arrivée au cimetière du Père-Lachaise, Jean Baptiste Poquelin, mon voisin de sépulture, n’a de cesse de m’interroger sur un troisième millénaire dont je n’aurai, moi-même, connu que les prémices. L’homme est parfois d’une exigence exaspérante. A la limite du caprice. A se demander si monsieur Molière, au-delà d’une éloquence et d’un talent incontestables, ne serait pas finalement un véritable emmerdeur! Lui et ses amis veulent tout savoir de l’évolution de ce monde duquel ils ont disparu depuis maintenant fort longtemps…
– Holà, holà, fi, Monsieur Duval! Monsieur Duval…
Ho, enfin, de grâce, répondez-moi!
Jean-Baptiste Poquelin, décidément, est un bavard ; un bavard invétéré, authentique, un bavard assumé. Les biographes, il est vrai, n’ont jamais présenté le comédien comme un modèle de discrétion. Mais tout de même!
Depuis mon arrivée au cimetière du Père-Lachaise, mon voisin de sépulture n’a de cesse de m’interroger sur un troisième millénaire dont je n’aurai, moi-même, connu que les prémices.