Psychologie, Santé
Lorsque le pronostic vital est engagé.... Témoignage d’une psychologue à l’hôpital
Hélène BrocqOn apprend beaucoup à l’écoute des malades et c’est ce dont a voulu témoigner la psychologue Hélène Brocq dans cet ouvrage. Comment accompagner un malade atteint d’une pathologie grave telle que le cancer, le sida ou la SLA ? Comment le malade peut-il faire face à des situations d’extrêmes souffrances psychiques quand son pronostic vital est engagé à court terme et qu’il n’existe pas de traitement curatif ? Quel est l’impact de la maladie grave sur les proches et plus particulièrement sur les enfants ? La demande d’euthanasie n’est-elle pas une stratégie de survie que le malade met en œuvre pour couper tous les liens qui le relient à l’expérience traumatique qu’il traverse ? Ne plus être l’objet de la maladie mais faire de la maladie son objet est-ce vraiment la solution ?
Je suis psychologue clinicienne depuis 1990. J’ai débuté ma carrière en psychiatrie à Nice, en exerçant auprès d’un psychiatre libéral. Ce dernier avait un cabinet et des lits en clinique privée psychiatrique. Parallèlement, il avait ouvert une maison de retraite à Antibes où j’avais quelques vacations. Nous avions l’habitude de travailler ensemble en parfaite harmonie. Lui faisait de la psychiatrie, moi de la psychologie. Il n’y avait aucune ambiguïté sur nos places respectives dans la clinique de la souffrance psychique. L’articulation entre nous était simple et naturelle. Il m’arrivait de réaliser des bilans psychologiques pour lui et d’aménager des suivis de patients à sa demande. Parallèlement j’avais ma propre activité de psychologue dans son cabinet médical. Nous avons travaillé ainsi pendant de nombreuses années. Le Dr B. était un psychiatre qui avait compris qu’il y a de la place pour tous si l’on pense les articulations en fonction des compétences de chacun et des demandes des patients. Tout n’est pas psychiatrique dans le champ de la santé mentale.