Philosophie
Le beau & le bien : perspectives historiques de Platon à la philosophie américaine contemporaine
Pierre Destrée & Carole Talon-HugonLa beauté est-elle radicalement indépendante du bien ? Un homme peut-il être à la fois beau et veule, un roman ou un film beau et malsain ? Oui, a massivement répondu la modernité en instituant une scission tranchée entre l'éthique et l'esthétique.
Aujourd'hui cette affirmation ne va plus de soi : nombre de traités récents reconsidèrent les formes infiniment variées des relations qu'elles entretiennent et Umberto Eco affirme que «ce n'est pas le Moyen-âge qui était dépourvu d'une esthétique : c'est le monde moderne qui en possède une trop étriquée». Il faut donc reconsidérer la nature des liens du beau et du bien. Les philosophes qui, de l'Antiquité à nos jours, ont apporté des contributions magistrales à l'instruction de ce dossier complexe, peuvent nous y aider.
Quand on s’interroge sur les liens entre éthique et esthétique du point de vue de l’histoire de la philosophie, le nom de Platon vient aussitôt à l’esprit. Non pas seulement parce qu’il est le premier à offrir de nombreuses réflexions sur notre question, mais aussi et surtout parce qu’en dépit d’une vision de l’art que nous ne partageons plus aujourd’hui, les critiques radicales qu’il propose de l’art de son temps, surtout Homère et la tragédie, reposent sur des arguments qui restent centraux dans l’élaboration toujours actuelle de la question des liens entre éthique et esthétique. Ce que nous ne partageons plus, c’est tout d’abord (pour le dire de manière directe, et sans nuance) sa vision extrêmement moralisante de l’art: l’art doit être au service d’une éthique, et étant donné que le politique «gère» l’éthique selon Platon, le politique peut, et doit, donner les règles de l’art.
Fiche technique
- Auteur
- Pierre Destrée & Carole Talon-Hugon
- Collection
- Chemins de pensée
- Date de parution
- 05 Novembre 2011
- Nombre de pages
- 336
- Format
- 210 x 150